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avoir si soigneusement gardés, l’affaire fut rapportée au roi comme une accusation sans fondement, aussi bien que d’autres points sur lesquels le même homme les accusait encore. Il prétendait que les missionnaires avaient dans leur maison de la poudre, des armes et des pierres à fusil, qu’ils faisaient de nouveaux chrétiens malgré les défenses, etc. Comme il ne put rien prouver sinon sur l’article des nouveaux chrétiens dont ils ne se défendaient point, l’accusation tomba d’elle-même et l’affaire n’eut pas de suite. Le juge leur demandaa même s’ils voulaient poursuivre à leur tour leur accusateur, et l’entreprendre en justice, pour les avoir accusés à faux. Ils répondirent que ce n’était pas la coutume des chrétiens d’agir ainsi que non seulement ils pardonnaientà leur accusateur, mais encore qu’ils lui remettaient sa dette et qu’ils lui permettaient de partir quand il voudrait.

Le 15 janvier 1776, le roi partit en personne pour la guerre contre les Barmas, et laissa l’évêque et les missionnaires en prison dans les fers. Le 25 juillet, d’après les instances des chrétiens et d’un officier anglais, qui était à Siam, on leur ôta la cangue et les ceps des pieds et des mains. Le 14 août, on leur ôta la chaîne et on ne leur laissa