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tin ; ceux-ci les dépouillèrent de tous leurs vêtements et les lièrent ainsi nus, par les pieds et par les mains, entre deux colonnes. Les trois mandarins chrétiens furent alors frappés, chacun de cinquante coups de rotin, par les deux bourreaux qu’ils avaient à leurs côtés, et qui frappaient alternativement. Pour l’évêque et les deux prêtres missionnaires, ils en furent quittes ce jour-là pour l’alarme et pour avoir été mis en situation de recevoir les coups. On les avait arrangés tous les six sur une même ligne de front, le dos tourné du côté du roi. Les colonnes auxquelles ils étaient attachés formaient une espèce de cangue dans laquelle ils avaient la tête passée, de manière qu’ils ne pouvaient la tourner ni à droite ni à gauche, et qu’aucun d’eux ne pouvait voir ses compagnons de supplice. Enfin on les reconduisit en prison.

La nuit du 25 au 26, les six prisonniers furentt conduits de la prison au tribunal de quelques mandarins, pour traiter de leur affaire, à quoi on employa une partie de la nuit. Ces mandarins les sollicitaient d’entrer en composition pour que l’affaire n’allât pas plus loin. Ils demandaient que les trois mandarins chrétiens consentissent à aller boire l’eau du serment, et que l’évéque et les