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premiers, tandis que les autres n’étaient que des bouches inutiles.

Tous les éléments semblaient conjurés contre les Siamois, la pluie ne tomba pas dans la saison accoutumée ; on fut obligé de semer le riz jusqu’à trois fois ; les rats firent le dégât sous terre et coupèrent la plante par la racine. Les moustiques furent en si grand nombre qu’ils obscurcissaient l’air et étourdissaientles oreilles le jour comme la nuit ; personne ne pouvait y tenir.

Lorsque M. Corre arriva à Bangkok, le nouveau roi, Phaja-Tak, lui accorda un emplacement sur lequel il bâtit une maisonnette en attendant qu’il pût y faire bâtir une église. Ce Phaja-Tak prévalut sur tous les prétendants à la couronne de Siam. Il sut réunir à lui tous ceux qui avaient échappé à la fureur des Barmas, il se fit aimer par ses largesses, éleva ceux qui le favorisaient et punit les rebelles. Il publia des édits très-sévères contre les malfaiteurs qui étaient très-nombreux à cette époque, et s’attira le respect du peuple qui le regarda comme le sauveur et le restaurateur de l’État.

Le 8 septembre 1769, parut à Siam une comète traînant une queue d’environ vingt brasses de