Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 21 —

il ne me verra pas. Quand Thevathat fut à une demi-lieue de la ville, les disciples de Phra-Khôdom vinrent l’annoncer à leur maître : Je le sais, répondit-il, cependant il ne me verra pas. Lorsque Thevathat fut arrivé tout près du lieu où était Somana-Khôdom, les talapoins vinrent encore lui dire qu’il était tout près Quelque près qu’il soit, dit-il, il ne me verra pas. Les disciples de Thevathat l’ayant déposé à terre, quand il voulut se mettre à marcher, ses pieds s’enfoncèrent dans la terre, qui l’absorba peu à peu jusqu’au cou. Se voyant en cet état, il commença à se recommander à Somana-Khôdom, il s’humilia, reconnut ses torts et en demanda pardon, exaltant et glorifiant les mérites et les vertus de Phra-Khôdom. La terre engloutit donc Thevathat qui descendit jusqu’au grand enfer Avichi, où son corps, haut de huit mille toises, est empalé dans trois grandes broches de fer et brûlé au milieu des flammes. Il est debout sans pouvoir se coucher ni se remuer, et souffrira ces horribles supplices pendant cent mille kab, après quoi il reviendra sur la terre et deviendra bouddha.

Somana-Khôdom, parvenu à l’âge de quatre-vingts ans, mangea de la chair de porc qui avait été empoisonnée par Phajaman. Il en éprouva un flux