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vire que les Barmas avaient pris sur les Anglais, fit donner à l’évêque une maison de bambous pour le loger avec son monde, qui consistait en quatre écolier et onze chrétiens. Il fallut dîner ce jour-là chez cet Arménien, nommée Babaïan, qui fit bien des offres de services et donna les premiers jours du riz à l’évêque et à ses gens. Le gouverneur arriva trois jours après et donna pour subsistance à chaque homme un boisseau de riz avec la balle. L’Arménien ne continua plus ses charités qu’à l’évêque, qui fut obligé de réduire ses gens une tasse de riz pilé par jour, parce qu’un boisseau de riz coûtait jusqu’à vingt-cinq et trente piastres. L’évêque employait son Ipisir à baptiser les enfants malades.

On gardait l’evéque à Thavai pour ne pas lui faire courir les risques d’une navigation périlleuse et à contre-temps. Cependant la famine était si grande, que l’évêque fit présent de sa bague pontificale à l’Arménien pour l’engager à secourir les chrétiens dans leur misère. Ce fléau cessa quelque temps après par l’arrivée de trois bâtiments chargés de riz. L’évêque s’embarqua le 31 août, et fut reçu à bord par un Anglais, nommé Rivière, qui lui fit un accueil si gracieux, qu’il aima mieux y