Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 253 —

là jusqu’au 23 du mois, après quoi il se remit en route à cheval, quoique souffrant d’une violente dyssenterie. Ses gens suffisaient à peine pour porter le riz et les hardes, ce qui l’obligea de renvoyer ses livres ; il les remit à un Chinois chrétien dont il n’entendit plus jamais parler. Le chemin de terre fut très-pénible ; car, outre qu’il n’y a pas un seul village, ce ne sont que des montagnes escarpées et boisées ; des vallées pleines de boue, avec une rivière à passer et à repasser, soit à gué, soit sur deux bambous quand elle est trop profonde. L’évêque aimait mieux aller à la nage sur son cheval, que de se hasarder sur ces ponts de roseaux fragiles. Les animaux mêmes mouraient de la fatigue de tant de montées et de descentes. Le chemin était, en bien des endroits, bordé des deux côtés de corps morts, et des nuées de mouches fatiguaient les voyageurs lorsqu’ils se reposaient. Le riz commençait à manquer lorsqu’on arriva bien fatigué aux environs de Thavai, le 6 de juillet. Le pilote monta à cheval et alla avertir les grands de l’armée. On lui permit de bâtir des maisonnettes hors de la ville, le long de la rivière. Un Arménien, qui était là depuis onze mois avec quelques chrétiens de Merguy, pour faire ravitailler un na-