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consignés entre les mains du pilote Joseph. Celui-ci leur donna, le 24 avril, une galère où il y avait un canon, et il y ajouta un interprète maure qui leur fut utile pour les mettre à l’abri de bien des insultes ; car, dans les détroits, il y eut beaucoup de bateaux submergés et d’hommes noyés, par l’effet des chocs des Barmas qui, venant derrière, voulaient à toute force gagner les devants. L’interprète maure, étant au service des Barmas, se fit écouter et empêcha qu’on ne touchât à la galère de l’évêque, quoique ses gens fussent de très-mauvais rameurs. La galère arriva à Banxang en même temps que le général, le 2 mai. Il avait fallu se nourrir de poisson salé pendant le voyage. À cet endroit, on leur donna du poisson frais, de la viande de bœufet des fruits. Malgré ces bons traitements, un écolier chinois, déjà malade auparavant, y expira ; on fut obligé de le laisser agonisant sous une tente, avec d’autres malades.

Le pilote Joseph, qui accompagnait l’évêque, fut renvoyé à la ville de Siam pour y prendre des canons qu’on n’avait pu apporter. L’évêque fut obligé d’attendre son retour l’espace de quinze jours. Le détachement des Barmas qui veillait sur l’évêque, et dont le chef, nommé par avance gouver-