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que personne ne s’enfuît. Mais, parce que l’évêque ne voulut jamais déclarer ce que les Barmas soupçonnaient avoir été caché dans la terre, il fut exilé de ce quartier et envoyé à une demi-lieue de là à la tour haute, auprès du général, où le père jésuite le suivit. M. Corre, missionnaire français, qui restait sous une tente avec les chrétiens, vint le voir après la prise et l’incendie de la ville royale, arrivée la nuit du 7 au 8 avril. Ce cher confrère comprit alors qu’on l’emmènerait prisonnier au Pégu, et peut-être même toute la chrétienté. Comme tous les chrétiens avaient été faits prisonniers des Barmas, il leur fut permis d’apporter du riz de la ville au quartier des prêtres et des écoliers, et M. Corre eut la bonté de faire préparer à l’évêque des vivres pour un mois. Quelques jours après, l’ordre fut publié dans l’armée de s’en retourner au Pégu, et d’y mener prisonniers le roi de Siam ; les princes et le peuple. Le général envoya un ordre pour accorder à l’évêque douze chrétiens en qualité de porteurs. Comme les chrétiens n’étaient guère propres à ce service, on lui donna neuf Chinois et quatre écoliers. Deux domestiques du séminaire, échappés à la fureur des barbares, allèrent le rejoindre, et ils furent tous