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partie de ses forces, s’emparer, le 13 novembre, de deux grandes pagodes voisines des églises chrétiennes. Ce fut une grande faute politique de la part des Siamois de conserver ces temples autour de la ville, surtout en si grande quantité qu’ils sont à la portée du fusil l’un de l’autre, tous en briques et entourés de bonnes murailles. Il n’en était pas ainsi des églises ni du quartier des chrétiens qu’on eut bien de la peine à entourer de planches et de pieux. Néanmoins, tout ce qu’il y avait de Siamois et de Chinois fut terrassé avant que l’ennemi eût mis le pied dans aucune église chrétienne. Une grande quantité de balles tombaient dans le quartier des chrétiens sans blesser personne, quoiqu’il en fût rempli, les gentils eux-mêmes aimant mieux s’y réfugier que dans la ville ; heureux s’ils eussent voulu se rendre aux instructions des missionnaires ; heureux les chrétiens eux-mêmes, s’ils se fussent tous convertis à la parole de Dieu qu’on ne manquait pas de leur annoncer chaque jour. Mais, hélas ceux qui depuis de longues années avaient vécu parmi les païens, n’en devinrent pas meilleurs que lorsqu’ils étaient loin de l’Église, et ils ajoutaient à tous leurs malheurs celui de différer encore leur conversion après la guerre. Il semble ce-