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encore épuisées ; les mendiants seuls souffraient de la faim, et quelques-uns en mouraient. Les Barmas, pour s’emparer de tout ce qui passait, vinrent enfin, le 14 septembre, se cantonner à une portée de canon de la ville.

La plus grande partie des chrétiens étaient occupés à garder les bastions, ce qui, était assez inutile, puisque toute la guerre se faisait en dehors. La cour accorda enfin trente pièces de canon avec une quantité suffisante de poudre et de boulets aux trois églises des chrétiens situées hors des mur de la ville. On en donna aussi à proportion à six mille Chinois, qui demandèrent la loge hollandaise, et une pagode élevée à côté pour s’y cantonner. On donna même aux Chinois vingt mille francs en argent, et cinq mille francs aux chrétiens des trois églises, pour y faire la garde, et s’y défendre contre l’ennemi tout le tempsde la guerre. Mais que pouvaient faire quatre-vingts chrétiens dispersés en trois églises éloignées les unes des autres au delà de la portée du canon, sans exercice et sans étude militaire ? Quoiqu’il en soit, ils eurent chacun un fusil, outre les canons et les armes blanches. On ne se battait encore qu’en escarmouche, lorsque l’ennemi vint, avec une grande