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année. Il ne restait cependant d’autres missionnaires que l’évêque, M. Corre et un prêtre chinois. Le gouvernement siamois envoya contre l’ennemi plusieurs détachements qui ne firent que se présenter et être défaits. Un prince siamois qui, quelque temps auparavant, avait été exilé à Ceylan, et avait été obligé d’en revenir, avait ramassé une armée dans le nord et à l’est de la capitale, et offrait ses services contre les Barmas. La cour de Siam, piquée de sa hardiesse, envoyait aussi contre lui des détachements, qui tantôt battaient ses troupes, d’autres fois étaient battus. On faisait même courir le bruit que l’armée des Barmas n’était composée que de Siamois mécontents.

Le plus gros des vaisseaux du capitaine Pauny était au bas de la rivière de Siam, vis-à-vis Bangkok, lorsque tout à coup, le 24 décembre, il fut attaqué par l’ennemi et obligé de se défendre. La résistance fut vigoureuse, mais elle n’aurait pas dure longtemps, parce que l’ennemi, étant retranche dans le fort de Bangkok, disposait déjà de gros canons pour le battre en forme. C’est pourquoi les officiers du vaisseau prirent la sage résolution de le remorquer, en remontant la rivière jusqu’à un détroit où les Anglais empêchèrent les Barmas de se