Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 238 —

hauteur triple de celle des muraille, les ennemis n’oseraient approcher. Son conseil fut suivi et l’on se tranquillisa.

Cette fausse paix dura jusqu’au 21 avril, lorsque trois ou quatre personnes, échappées au carnage que les Barmas avaient fait de trois mille Siamois, à quelques journées de la capitale, apportèrent elles-mêmes la triste nouvelle de cette défaite. Alors l’alarme recommença ; le barcalon fit donner la paie aux soldats chrétiens, et le roi ordonna de faire la ronde de tous côtés. Enfin, le 6 mai, l’ennemi s’étant approché à la distante d’une journée de la ville royale, on envoya les soldats aux forteresses, on fit fermer les portes, placer les canons, et les habitants de la campagne vinrent se réfugier dans la ville.

Monseigneur Brigot et M. Corre, missionnaire, profitèrent de cette circonstance pour prêcher la véritable religion aux païens, et surtout pour baptiser les enfants moribonds, qui étaient en grand nombre, parce que la petite-vérole fit de grands ravages cette année à Siam. Ils furent admirablement secondés dans cette sainte mission par leurs domestiques et par tous les chrétiens. Ils baptisèrent, dans la seule année de 1765, plus de douze