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déclaré, fit signe à l’interprète, qui les avait si mal servis, de les faire lever et de les emmener. Ils se retirèrent pour aller prendre un peu de nourriture que les chrétiens leur avaient préparée. Ils recommandèrent fortement aux fidèles de ne rien témoigner à l’interprète qui pût lui reprocher son action. Il continua à rester avec les missionnaires comme auparavant, et ceux-ci ne le quittèrent que pour s’embarquer avec Momosadec.

MM. Andrieu et Alary demeurèrent environ quinze jours dans une mauvaise cabane, ouverte de toutes parts, exposés pendant la nuit au serein et à la rosée, sans couverture, n’ayant qu’une mauvaise nourriture ; ce qui causa à M. Alary une espèce de rhumatisme, suivi d’un flux de sang. M. Andrieu était malade depuis son départ de Merguy. Le nacoda Momosadec, voyant leur misère, prit le parti de les envoyer au vaisseau qui était mouillé à quelques lieues de là. Leur santé s’y rétablit un peu. Il fit embarquer aussi les chrétiens pour les délivrer de toutes les tracasseries qu’ils essuyaient à terre ; et enfin, après cinq ou six jours, ils firent voile pour Digon ou Rangon, port de mer du roi d’Ava.

Comme le gouvernement siamois se disposait,