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solution. Celui-ci le rassura un peu, lui disant qu’il ne lui paraissait pas qu’il y eût un danger assez grand. Ils attendirent un instant pour voir à quoi tout cela allait aboutir. La consolation de penser qu’ils souffraient pour la mérité leur ôtait presque la crainte. Dans le moment, un soldat prit une de ces lances, et l’approchant trois ou quatre fois de la poitrine de M. Alary, avec des yeux pleins de colère, lui dit d’avouer s’il avait de l’argent, ou bien qu’il allait le percer. Celui-ci répondit à chaque fois qu’il n’en avait plus. Ayant fait les mêmes menaces à M. Andrieu, qui répondit de même, le vice-roi prit un autre moyen et ordonna de leur donner le chabouk. Un soldat se détacha à l’heure même pour aller chercher un bâton de sept à huit pieds de long et gros à proportion. Les missionnaires étaient toujours prosternés la face contre terre ; ce soldat prit ce bâton avec les deux mains, et leur en donna assez rudement, mais trois coups seulement à chacun. Ils commencèrent alors à craindre que ces menaces ne finissent pas là ; car on les laissa à la même place, pendant quelques heures, exposés aux ardeurs du soleil, et on les regardait d’assez mauvais œil, Cependant le vice-roi se déterminant à croire qu’ils avaient tout