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avait retirés de ses mains pour les prendre dans son navire. Ils entrèrent avec ce seul interprète dans la cour où était le vice-roi avec les soldats. Les ayant fait mettre à ses pieds, on lui présenta l’argent, disant que les Ponguis l’avaient apporté. M. Alary s’adressa alors à l’interprète, le priant d’expliquer que c’était lui qui apportait cet argent et qu’on ne lui avait encore rien demandé ; qu’il attendait son interrogatoire pour dire la vérité, comme son confrère l’avait dite quelques jours auparavant. Sa prière fut inutile, il ne put jamais. obtenir qu’aucune de ses paroles parvînt aux oreilles du vice-roi, qu’il voyait en colère, parce qu’il n’était pas instruit. Il ne leur fit aucune question, mais il ordonna la peine sans autre examen. En conséquence, on apporta une corde pour attacher M. Alary le premier ; on la lui avait déjà passée au bras gauche, lorsque le vice-roi ordonna. aux missionnaires de s’écarter de lui et d’aller se prosterner vis-à-vis de son trône, à une certaine distance. On retira la corde et on partit avec précipitation pour aller chercher quatre ou cinq lances, qu’on plaça devant eux, attendant les ordres du vice-roi. M. Andrieu, voyant ces préparatifs, demanda à son confrère de lui donner l’ab-