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Ils étaient à peine mouillés dans la rivière de Thavai, qu’il vint à leur bord deux chrétiens de Digon leur témoigner la joie qu’ils avaient de les voir en vie, et leur dire qu’ils étaient là en sûreté ; que le nacoda du vaisseau dont ils étaient pilotes eux-mêmes avait appris qu’il y avait deux prêtres et plusieurs chrétiens qu’on emmenait de Merguy ; qu’il avait demandé au vice-roi de la ville et qu’il en avait obtenu la permission de prendre les uns et les autres sur son vaisseau. Ils ajoutèrent que ce nacoda, quoique Maure ou mahométan, avait beaucoup de crédit auprès du roi d’Ava ou des Barmas, et beaucoup de compassion pour les malheureux ; qu’il avait fait déjà de grands présents pour obtenir leur délivrance et qu’il les verrait arriver avec plaisir. Ils les quittèrent aussitôt pour aller dire à ce Maure qu’ils étaient arrivés, et, vers le soir, cet homme plein d’humanité, nommé Momosadec, les ayant fait appeler, leur témoigna beaucoup de sensibilité sur leur état, leur fit donner des bonnets et des souliers, et leur promit de retirer les jeunes filles d’entre les mains de ceux qui s’en étaient emparés ; en effet, on les amena et on les réunit aux autres chrétiens.

À peine les missionnaires avaient-ils commencé