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pour retirer quelques chrétiens d’entre les mains des ennemis.

Ils suivirent donc leur conducteur qui alla les mettre sous la juridiction d’un capitaine qui, du premier abord, les traita avec bonté ; il descendit d’un lieu élevé où il était assis pour se mettre presque de niveau avec eux. Il voulut voir leur Bréviaire, il en admira les caractères si menus ; ensuite il leur proposa d’aller jusqu’aux navires, qui étaient toujours mouillés au même endroit, pour leur porter une lettre de pacification. Les missionnaires s’excusèrent en disant que ces navires les retiendraient peut-être eux-mêmes ; et en effet, ils surent par la suite que cette lettre n’était qu’une feinte pour attirer ces vaisseaux dont on craignait l’artillerie. Aussi ceux qui les montaient ne voulurent pas s’y fier, ils firent toujours résistance, et se sauvèrent enfin à la faveur de la marée et de la nuit.

MM. Andrieu et Alary restèrent jusqu’au soir assis dans la rue. Le pilote Joseph, se souvenant qu’ils étaient à jeun, alla chercher quelque part un peu de riz qu’il leur présenta dans une assiette, les invitant à prendre un peu de nourriture. Ils acceptèrent son offre avec reconnaissance mais