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parlé. On fit marcher en avant les deux missionnaires pour les emmener en captivité, et alors on mit le feu à leur maison.

Chemin faisant, M. Alary rencontra un soldat qui portait sous son bras une vieille soutane de M. Andrieu ; il la lui demanda pour couvrir sa nudité, lui représentant que cet habit ne pouvait lui servir à lui-même pour aucun usage. À force de prières, il l’obtint. Ayant recouvré l’habit le plus nécessaire, il se félicitait aussi d’avoir conservé la Bible ; mais il n’eut pas fait vingt pas, qu’un autre soldat lui arracha ce livre d’entre les mains, et lui fit signe de revenir sur ses pas et de descendre au bord de la mer avec M. Andrieu pour entrer dans une embarcation. Comme la mer s’était alors retirée, il fallut marcher dans la boue jusqu’aux genoux, pour aller joindre le ballon qu’on leur avait marqué. N’étant pas accoutumés à marcher d’une manière si incommode, ils n’auraient pu éviter de tomber dans la vase, sans le secours de deux domestiques du séminaire de Siam qui ne les avaient pas encore abandonnés.

Dans le même moment, on les appela du bord de la rivière, leur ordonnant de retourner sur leurs pas pour parler au général de l’armée. Il