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La nuit du 10 au 11 janvier, on entendit tout à coup, vers minuit, un bruit confus d’une multitude qui jetait les hauts cris. On pensa que l’ennemi était déjà dans le port. Les missionnaires s’avancèrent au bout de l’enceinte qui dominait sur la rivière et s’aperçurent que ce tumulte venait des ballons qui étaient arrivés avec le roi de Thavai. Ce peuple, qui est toujours sur la rivière pour pouvoir fuir plus promptement, avait eu nouvelle que les ennemis avaient paru à l’embouchure de la rivière ; ce bruit s’apaisa bientôt après. À cette première alerte, les chrétiens commencèrent à entrer dans leurs barques. Les autres habitants avaient déjà quitté leurs maisons et s’étaient retirés dans les bois.

Vers les quatre heures du matin on entendit les mêmes clameurs qu’on avait ouïes avant minuit ; mais on entendit de plus les coups de canon qui annonçaient la présence de l’ennemi. M. Andrieu, qui avait sa chambre sur le devant, appela M. Alary en lui disant de se lever, que l’ennemi était arrivé. Il prit en même temps son surplis et descendit à l’église, où M. Alary le suivit.

Quelques chrétiens qui étaient restés chez eux vinrent les rejoindre. M. Andrieu les exhorta à