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jusqu’à Piply, faute de charrette pour le transporter plus loin ; il fut donc forcé de revenir à Juthia, où il arriva le 11 juin. Pour comble de malheur, sa santé s’étant dérangée, il fut obligé de renoncer à tout ministère, de sorte qu’il ne resta plus que M. Kerhervé pour seconder monseigneur Brigot, encore la santé de ce zélé missionnaire laissait-elle beaucoup à désirer, car il ne faisait que commencer à se rétablir d’une opilation de poitrine dont il avait failli mourir.

Le 12 février on avait appris à la cour de Siam que des Pégouans, réfugiés dans une province au nord-ouest, où on leur avait permis de rester, s’étaient révoltés après s’être saisi de la personne du gouverneur qui leur avait fait plusieurs injustices, et qu’ils se fortifiaient sur une montagne. On envoya contre eux une armée de Siamois qu’ils mirent en déroute, n’ayant pour toutes armes que des morceaux de bois pointus. Après cette défaite, on ferma les portes de la ville ; on ne laissa que les guichets ouverts, on fit placer des canons au pied des murailles, comme si l’on eût eu un nouveau siège à soutenir. Le 14 mars, des Siamois, qui venaient d’une province voisine, prirent quelques-uns de ces Pégouans, qui s’étaient écartés