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MM. Kerhervé et Martin, ayant appris que les choses s’étaient un peu raccommodées à Siam, prirent le parti d’y retourner. À leur arrivée, la joie fut d’autant plus grande, qu’on les avait crus enveloppés dans le massacre des fugitifs ; pour confirmer cette mauvaise nouvelle, quelques Chinois rapportèrent à Monseigneur qu’on les avait reconnus par leurs soutanes et leurs tonsures entre tous les cadavres dont la rivière était couverte. Ils pensaient, de leur côté, que monseigneur de Tabraca et M. Sirou avaient été brûlés ou massacrés dans l’église avec tous les chrétiens, vu que le feu et les ennemis en étaient si proche lorsqu’ils prirent la fuite. La joie fut donc complète de part et d’autre, et pour remercier le Seigneur de cette délivrance miraculeuse, on chanta une messe solennelle avec le Te Deum.

L’ancien barcalon, qui avait été emprisonné au mois de mars, fut délivré de prison dès le 29 avril. Le roi lui commanda de se faire talapoin pour expier ses fautes passées ; mais il quitta bientôt son habit de talapoin et reprit son premier poste. Les grands s’en réjouirent ; néanmoins, ce ne fut pour eux qu’une petite consolation, parce que le nouveau roi reprit de nouveau l’habit de talapoin, le