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était déjà dans la plupart des faubourgs d’ailleurs, on avait fermé tous les passages et mis des garder pour ne laisser sortir personne du royaume. Malgré tout cela, MM. Kerhervé et Martin, se confiant à la divine Providence, descendirent avec tous les écoliers dans un grand balon chargé des effets les plus précieux du séminaire et de provisions pour le voyage, même sur mer, s’ils étaient poursuive par l’ennemi jusqu’à la barre de Siam. Ils ne furent pas plutôt à deux portées de fusil de leur maison, qu’ils virent la flamme s’élever tout proche ; ils crurent que le feu était déjà dans le camp de Saint-Joseph, et que c’en était fait de Monseigneur et des chrétiens. Ils continuèrentleur route à force de rames jusqu’à la douane royale, où ils furent retenus toute la nuit ; mais ils purent heureusement, le matin, continuer leur route, malgré les sentinelles qui s’opposèrent en vain à leur passage tirant sur eux quelques coups d’arbalète dont personne ne fut blessé. Ils furent mieux traités dans les autres douanes, dont les officiers semblaient plutôt favoriser leur fuite que l’empêcher, jusque-là que, étant arrivés à Bangkok, des mandarins les firent eux-mêmes passer sur des chaînes qui traversaient la rivière, et les conduisirent chez le