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En 1749, M. Andrieu arriva à la cour de Siam pour se défendre des injustices du vice-roi de Ténasserim, et se plaindre au barcalon (ou ministre des affaires étrangères) des mauvais traitements faits aux Français. Les missionnaires obtinrent un ordre pour que ce vice-roi fût châtié et déposé, s’il se trouvait seulement un ou deux points véritables dans leur plainte. On exigea que M. Andrieu retournât à Merguy, ce qu’il fit. Il y gagna son procès contre le vice-roi de Ténasserim, et obtint, qu’après le châtiment, il serait déposé à cause des injustices faites aux Français.

Dans ce temps, la cherté des vivres dans le royaume de Siam était telle, que le char de riz, qui coûtait autrefois huit piastres, se vendit jusqu’à cent piastres. Il en a été de même, proportion gardée, pour les toiles et les autres choses nécessaires à la vie.

On reçut avis, dans le mois de mars 1758, que les Barmas avaient déjà mis en déroute une armée de quinze mille Siamois ; on fit rester les chrétiens dans la ville pour la défendre ; on la fortifia, et on fit descendre au dessous de la ville toutes les boutiques flottantes qui étaient autour des murs ; on fit aussi abattre, pour la sûreté de la ville,