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ropéens. Ces chefs, irrités par ce faux rapport, portèrent leur plainte au barcalon, qui ordonna que ces enfants seraient mis entre leurs mains, et qu’on ne leur permettrait pas même de parler aux Français. Dès que ces idolâtres les eurent entre les mains, ils n’épargnèrent ni caresses, ni menaces, ni promesses, ni mauvais traitements pour les pervertir ; mais leur constance admirable leur fit supporter tous les mauvais traitements qu’on leur fit souffrir pendant un an. Monseigneur de Rosalie engaga enfin le barcalon à examiner cette affaire, et le ministre, après avoir interrogé les chefs et les quatre enfants, persuadé, par les réponses des uns et des autres, de la mauvaise foi des premiers, remit les enfants à monseigneur de Rosalie.

La seconde affaire qui affligea ce prélat se passa à Ténasserim. L’ancien barcalon avait ordonné au vice-roi de s’informer exactement du nombre des chrétiens dans cette contrée et d’empêcher à l’avenir qu’aucun n’embrassât leur religion. Le fils du vice-roi, qui était mahométan, pour faire sa cour, persécutait sans cesse et vexait les fidèles. Le jour de la Purification, des enfants païens voulurent voler des cierges dans l’église de M. Au-