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quelque espérance que dans ce changement de règne il pourrait obtenir qu’on otât la pierre de scandale dressée devant la porte de son église. Dans cette confiance, il présenta un placet au roi mais il demeura sans réponse. Un mois s’étant écoulé, la veuve de M. Constance Falcon vint, de la part de Sa Majesté, demander au prélat pourquoi il ne faisait pas ses processions accoutumées ? Il répondit que les processions n’étaient pas des cérémonies essentielles de la religion chrétienne, qu’il n’avait pas jugé à propos de les faire tandis que cette sainte religion était si ignominieusement traitée et défendue par des monuments publics. Cette réponse déplut au roi il protesta d’un ton plein d’indignation qu’il ferait élever encore plus haut la pierre qui portait les défenses faites par son prédécesseur.

Cette menace fut sans effet ; mais il survint deux nouvelles affaires qui ne causèrent pas peu d’embarras et de chagrin à monseigneur de Rosalie. Une barque qui conduisait quatre enfants chinois, envoyés par leurs parents pour étudier dans le collège, ayant abordé à Siam, les matelots dirent aux chefs du camp de cette nation qu’on avait amené ces quatre enfants pour les vendre aux Eu-