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lat, est maître dans son royaume, il y peut faire tout ce qu’il plaît à Sa Majesté mais mon église étant un lieu saint consacré au Dieu du ciel et de la terre, je ne puis y placer une de ces pierres, ni consentir qu’elle y soit placée par autrui.

Le barcalon fit suspendre cette entreprise pour avoir lieu d’accuser de rébellion monseigneur de Rosalie, et de porter le roi à le faire périr, ou du moins à le chasser. En effet, il fit sur cette affaire des instances si vives que le roi, pour en délibérer, assembla son conseil mais, malgré les calomnies et les accusations du barcalon, la décision du conseil fut favorable aux missionnaires, et le roi conclut ainsi : Qu’on laisse l’évêque et ses missionnaires en repos, et qu’on ne me parle plus de cette affaire.

Le 1er  octobre 1731, des mandarins vinrent sommer de nouveau monseigneur l’évêque de marquer un lieu dans son église pour placer la pierre où étaient gravées les défenses faites par Sa Majesté. Monseigneur l’évêque réitéra sa première réponse. Après beaucoup d’altercations, d’instances et de menaces, ces mandarins firent élever un piédestal hors de l’église, mais peu éloigné de la principale porte, et ils placèrent cette pierre