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vant le conseil souverain. On leur fit subir un interrogatoire fort long, et enfin on leur défendit 1o  d’écrire en langue siamoise ou en bali des livres sur la religion chrétienne ; 2o  de la prêcher à des Siamois, à des Pégouans ou à des Lao ; 3o  de les tromper ou de les engager, par quelque voie que ce soit, à se faire chrétiens ; 4o  de condamner la religion du royaume.

Le prélat répondit avec douceur et fermeté en même temps, et refusa de se soumettre aux défenses qu’on lui faisait. Les autres répondirent de la même manière. Le 19 octobre 1730, des mandarins vinrent au séminaire pour enlever tous les livres écrits en siamois et en bali mais comme on avait prévu cette visite, on avait caché ou brûlé tous les livres de religion ils ne trouvèrent donc que quelques volumes d’histoire profane. On craignait des violences encore plus terribles, lorsqu’un mandarin, nommé Chung-Kanam, favori du grand prince, et ami des Français, fit appeler un des prêtres, et lui dit que lorsqu’on voulait renouveler l’amitié avec Sa Majesté, la cérémonie ordinaire était de lui offrir des cierges allumés avec des couronnes de fleurs, et que monseigneur pouvait, par cette marque de respect, rentrer en grâce.