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rité de notre religion, dont il disait qu’il voulait s’instruire. Il en parla et les prêta au grand prince qui les lut avec attention et en fit demander d’autres à monseigneur l’évêque. On ne pouvait les lui refuser sans l’offenser, on les lui envoya donc. La lecture de ces livres fit naître de grandes disputes. Pendant quelques mois, les mandarins, les princes, le roi même n’avaient point d’autre sujet de conversation. Les talapoins ne pouvant répondre aux objections qu’on leur faisait, étaient souvent couverts de confusion et exposés aux railleries.

Pour se tirer de ce mauvais pas, ils se mirent à déclamer hautement contre la religion chrétienne, qui tournait en ridicule la religion du royaume, qui y exciterait, comme elle avait fait dans le Japon, des dissensions et des guerres intestines, et qui, à la fin, abolirait entièrement le culte de leurs ancêtres. Les déclamations de ces hypocrites inspirèrent tant d’animosité et de haine contre notre sainte religion, que la cour résolut de la détruire entièrement.

En conséquence de cette résolution, monseigneur de Rosalie, M. Lemaire, missionnaire, un diacre et un sous-diacre indiens comparurent de-