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litât aux Indiens cette langue qu’ils ont tant de peine à apprendre par l’étude. On voit par expérience qu’en peu d’années les étudiants la parlent avec beaucoup de facilité, et en expliquent les auteurs.

Quoique monseigneur de Cicé manquât d’ouvriers, il envoya un prêtre siamois à Chanthabun, où M. Heurté avait bâti une chapelle et une maison. C’est un lieu important, éloigné de la ville royale de cent vingt lieues. On y comptait déjà un grand nombre de chrétiens.

Le nombre des chrétiens se multiplia aussi considérablement à Siam en 1711. Monseigneur de Sabule fut obligé de rappeler le prêtre qui était à Merguy. Peu de temps après son départ, un talapoin siamois, qui prétendait être de l’ancienne famille royale, arriva dans ce port avec des barques et des troupes de Pégouans qu’on nomme Thavai, s’empara de la ville et contraignit un petit vaisseau français, que la tempête y avait jeté, à le suivre à Ténasserim. Il se servit de son canon pour battre la ville. Le capitaine se plaignit hautement de la violence qu’on exerçait contre lui, et menaça le talapoin rebelle d’une escadre française qui était sur le point d’aborder à Merguy. L’escadre arriva