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prison, on lui ôta tous ses fers, et le lendemain on le conduisit, à travers toute la ville, mal vêtu, sans souliers, sans chapeau, dans une salle publique où l’on a coutume de traiter les affaires. On y avait aussi conduit les officiers français ; on leur fit entendre qu’ils étaient redevables au roi de n’avoir pas subi la mort, puisqu’ils la méritaient, selon les lois du pays, pour avoir faussé la parole donnée à Sa Majesté par le général. On ordonna ensuite à monseigneur de Métellopolis d’écrire à M. Desfarges comme il le jugerait à propos.

L’évêque écrivit sur-le-champ. Dans sa lettre, il priait ce général, selon le style de Siam, d’avoir égard à l’amitié royale, à la religion, au traité d’accommodement qu’il avait signé, et enfin à lui-même et à ses missionnaires, qui étaient ses cautions, et à tant de Français qui étaient détenus dans les prisons de Siam. Il finissait sa lettre par ces paroles : « Nous périrons tous misérablement si vous n’accommodez les affaires, et vous seul serez la cause de notre perte. Prêtez-vous à tout, et je ne doute pas que le roi de Siam et ses ministres ne fassent ce qui convient pour entretenir l’amitié royale. »

Le mandarin, et ensuite le roi, furent fort satis-