Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 2.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 187 —

suites qui n’étaient pas Français, et qui n’avaient, pas été arrêtés, leur portèrent des vivres. M. Paumard, missionnaire français, qui avait guéri le nouveau roi d’une maladie dangereuse, jouissait de sa liberté avec quelques domestiques du séminaire qu’on lui avait laissés sa charité lui fit trouver des ressources, et chaque jour il envoyait des provisions aux prisonniers.

On ne se contenta pas de faire souffrir les missionnaires, les séminaristes et les Français, plusieurs chrétiens, de différentes nations, furent mis en prison, exposés à des traitements barbares, et plusieurs même payèrent de leur vie leur fidélité à la religion chrétienne. Un volume entier ne suffirait pas pour faire le détail des maux que souffrirent, dans toutes les provinces, tant de chrétiens français, siamois, portugais, chinois, cafres, malabres, tonquinois et cochinchinois. L’avarice des mandarins leur enleva tous leurs biens, et leur fit souffrir mille tourments pour les contraindre à donner ce qu’ils n’avaient pas. Il y en eut qui se rachetèrent jusqu’à cinq fois, et furent ensuite réduits à l’esclavage.

Parmi tant de confesseurs de Jésus-Christ, une métisse, âgée de dix-huit ans, fit éclater un courage