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avait fait venir sans ordre de Sa Majesté siamoise. Ces troupes demeurèrent en repos dans Bangkok, jusqu’au mois de janvier 1688, qu’on envoya quatre compagnies à Merguy dans le dessein de faire fortifier cette place. Un grand nombre de travailleurs fut en même temps commandé pour avancer les ouvrages avec plus de diligence.

On travailla sans trouble à ces fortifications jusqu’au mois de mai. Tout était tranquille dans te royaume mais alors deux mandarins malais ayant commis une faute, en furent très-sévèrement punis. Ce châtiment les irrita. Tout le camp de cette nation, qui était fort nombreux, entra dans leur ressentiment, prit les armes et fit craindre une révolution dans l’État. M. Constance assembla en diligence un corps de troupes, se mit à leur tête, attaqua les rebelles, en tua trois ou quatre cents, mit le reste en fuite, et fit raser ou brûler toutes leurs maisons. Cette défaite ne fit qu’augmenter le parti des rebelles, car tous ceux de cette nation qui étaient répandus dans les provinces accoururent au secours de leurs compatriotes. On en vint à un accommodement, et le roi donna amnistie à tous les coupables. Ce premier mouvement fut comme le signal des troubles de l’État. Des bruits