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de France, leur envoya un mandarin, pour s’informer si on y avait reçu les dépêches données à M. de Chamesson, en 1673. Les évêques répondirent que ces dépêches n’avaient été remises au roi qu’en 1675, à cause de la mort de M. de Chamesson, à Golconde ; que Sa Majesté avait fait paraître une extrême satisfaction en apprenant la réception magnifique que le roi de Siam avait faite à monseigneur d’Héliopolis, lorsqu’il lui présenta sa lettre et celle du Pape, et qu’elle avait promis que quand les ambassadeurs, qu’on avait dessein de lui envoyer, seraient dans ses États, elle ne manquerait pas de leur témoigner, à son tour, son estime et sa reconnaissance.

Ces témoignages si obligeants et cette promesse de Louis XIV firent tant de plaisir au roi de Siam, que si on n’avait connu la profonde politique de ce prince, on se serait persuadé qu’il était déterminé à embrasser la religion chrétienne. Sur la fin de l’année 1677, il défendit à tous ses sujets d’aller aux temples des idoles, et en fit punir quelques-uns qui n’avaient pas obéi à cette défense. Il voulut entretenir en particulier plusieurs fois les évêques sur la religion. Il fit achever un grand corps de logis du séminaire, donna aux évêques une chaire