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fin de l’audience, il demanda fort obligeamment aux évêques s’ils voulaient passer quelque temps à Louvo. Ils s’en excusèrent, remercièrent Sa Majesté, et le soir ils s’embarquèrent pour retourner à Siam.

À tant de grâces pour les évêques et les chrétiens, le roi voulut en ajouter une nouvelle encore plus signalée. Le jour étant arrivé auquel Sa Majesté se montre chaque année à son peuple dans tout l’éclat, tout l’appareil et toute la magnificence que ses richesses immenses et sa puissance peuvent lui fournir, ce prince, suivi de sa cour, à la vue de toutes les nations qui se trouvaient alors à Siam, et d’un peuple innombrable qui couvrait le rivage de la belle rivière de Më-Nam, sur laquelle se fait cette auguste cérémonie, ordonna aux rameurs de quitter la route ordinaire et de le conduire vers le camp des Cochinchinois. Dès qu’il fut arrivé vis-à-vis le Séminaire, il s’arrêta pour considérer cet édifice et l’emplacement qu’il avait donné aux vicaires apostoliques. Sa Majesté trouva que ce terrain n’était pas assez grand ; elle y ajouta une partie du camp des Cochinchinois, et ordonna à ceux qui y étaient logés d’aller camper plus loin. Elle déclara de nouveau qu’elle