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dom. Il fit pleuvoir sur lui des nuées de traits et de flèches qui, se changeant en fleurs, venaient faire comme un rempart autour du saint. Cependant l’ange, déesse de la terre, ne put pas supporter une pareille iniquité, elle entr’ouvrit la terre, et tordant sa longue chevelure, elle en fit sortir des eaux si abondantes qu’elles causèrent une inondation capable de noyer Phajaman et ses cent mille géants, lesquels ne purent échapper que par une fuite précipitée. Il faut savoir que chaque fois qu’on fait un acte méritoire, on répand de l’eau sur la terre, en la prenant à témoin de la bonne œuvre qu’on fait. Or, les eaux, que Bouddha avait répandues en témoignage de ses bonnes œuvres pendant ses innombrables générations, formaient comme une mer. L’ange de la terre les avait rassemblées dans sa chevelure, pour venir au secours de Somana-Khôdom. Cependantla renommée répandait partout le bruit de la sainteté de Bouddha, on accourait de tous côtés pour l’adorer ; un trône haut de plusieurs toises s’était élevé de lui-même sous la mahá-phôt ; Bouddha y était assis, les jambes croisées, recevant les hommages de la multitude. Alors Indra et les anges vinrent l’inviter à prêcher. Phra-Khôdom se rendit à leurs