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Ensuite elles furent posées sur une espèce de trône, porté par deux mandarins, soutenu par plusieurs autres grands du royaume, et environné de soldats armés qui tenaient un grand parasol sur les corbeilles. On les porta ainsi au palais au son des hautbois, des tambours et des trompettes.

Le lendemain, sur les cinq heures du matin, un bateau à cinquante rames, suivi de quatre autres plus petits, vint prendre les évêques au camp de Saint-Joseph pour les conduire au palais avec toute leur suite. Jamais on n’avait fait à des ambassadeurs une réception aussi magnifique. Tout ce que la cour avait de plus riche et de plus grand fut étalé. Le roi voulut recevoir les évêques dans un corps de logis tout doré par dehors, et dans une salle dont l’entrée n’avait jamais été permise à aucun étranger, et dans laquelle jamais aucur ambassadeur n’avait été reçu. Cette faveur singulière ne causa pas peu d’étonnement à toute la cour ; mais on fut encore plus étonné lorsqu’on vit les évêques, en présence du roi, s’asseoir sur des tapis brodés qu’on leur avait préparés, tandis que tous les mandarins dont la salle était remplie, demeuraient prosternés la face contre terre. Dès que les évêques furent assis, ils firent, sans se