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lui avait permis d’approcher de sa personne royale et de lui parler toutes les fois qu’il le voudrait.

Après cette élection, les vicaires apostoliques renouvelèrent leurs instances à la cour pour obtenir l’audience qui leur avait été promise. Le roi, par considération pour le Pape et pour le roi de France, voulut bien exempter les évêques des cérémonies qui leur paraissaient blesser la pureté de la religion ou la dignité des souverains dont ils portaient les lettres. Sa Majesté décida qu’ils se présenteraient de la manière dont les ambassadeurs se présentent en Europe à l’audience des rois vers lesquels ils sont envoyés. Toutes les difficultés étant levées par cette décision, le jour de l’audience fut fixé au 18 d’octobre. La veille, monseigneur de Métellopolis, accompagné des missionnaires et de sept autres Français, porta les lettres du Pape et du roi très-chrétien dans un lieu où on a coutume de mettre en dépôt celles des rois étrangers. Des officiers, députés du palais, vinrent les prendre, les mirent séparément dans des corbeilles d’or, et les portèrent à la salle du conseil où le ministre et un grand nombre de mandarins s’étaient rendus pour être présents à l’interprétation que monseigneur de Métellopolis fit de ces lettres en langue siamoise.