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pas permis de suivre. Les mandarins, au contraire, et les ministres du roi de Siam voulaient que toutes les coutumes fussent observées, ou que le roi ne donnât point audience publique aux vicaires apostoliques. Cette affaire demeura trois ou quatre mois indécise.

Tandis qu’on travaillait à la régler, les évêques résolurent de procéder à l’élection de l’évêque de Métellopolis. Le Pape leur avait accordé, par deux brefs, le pouvoir d’élire et de consacrer celui des missionnaires qu’ils trouveraient le plus digne de l’Épiscopat. Monseigneur de Bérythe proposa M. Lanneau, et monseigneur d’Héliopolis, M. Chevreuil. M. Lanneau fut nommé. Ce choix fut universellement approuvé parce que, quel que fût le mérite de M. Chevreuil, M. Lanneau avait de grands avantages sur lui par rapport au royaume de Siam, où le nouvel évêque devait faire sa résidence ordinaire. Il savait parler et écrire en langue siamoise ; il entendait les langues de plusieurs nations qui avaient des camps autour de la ville. Il avait un grand crédit parmi le peuple, et jouissait d’une grande estime à la cour et même dans l’esprit du roi, Ce prince, par une grâce qui est rarement accordée aux étrangers et aux plus considérablesdu royaume,