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les ordres de Sa Majesté pour se présenter à son audience, ce prince, dis-je, instruit de la grandeur et de la puissance de ces deux grands souverains qui lui envoyaient de l’extrémité de la terre des gages si obligeants et si honorables de leur estime, déclara sur-le-champ qu’il voulait recevoir leur ambassadeur avec une magnificence et des honneurs extraordinaires.

Cette déclaration, que le roi fit de sa propre bouche, causa une extrême joie aux évêques. Il était d’une grande conséquence que le roi donnât ces marques publiques de son estime pour la religion chrétienne, pour les souverains qui la professent et pour les ministresévangéliques qui l’enseignent. Mais le cérémonial qu’il fallait observer fit naître des difficultés qu’il n’était pas aisé de lever. À Siam c’est une coutume, dont les ambassadeurs même des rois ne sont pas affranchis, que personne ne peut se présenter à l’audience publique de Sa Majesté, que nu-pieds et prosterné le visage contre terre. Les évêques, voulant s’exempter de tout ce qui pouvait blesser la religion ou l’honneur du Pape et du roi de France, firent représenter qu’il y avait, dans les cérémonies qui leur avaient été marquées, plusieurs points qu’il ne leur était