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Ces occupations n’empêchaient pas M. Lanneau de prendre soin des malades qui s’adressaient à lui, et la bénédiction que bieu donnait à ses remèdes le fit considérer à la cour et dans la ville comme un habile médecin. Pour travailler à sauver les âmes, sous prétexte de guérir les corps, il fit bâtir, près du séminaire, un hospice où il recevait les pauvres attaqués de quelque maladie. Plusieurs y reçurent les lumières de la foi, le baptême et les autres sacrements, et y moururent chrétiennement. D’autres, ayant été guéris par les soins charitables des missionnaires, mirent notre sainte loi en grande estime parmi les païens qui ne pouvaient comprendre qu’on rendît au prochain des services si pénibles et si rebutants non seulement sans aucun intérêt, mais même avec beaucoup de dépenses.

Le succès qu’avait l’hospice érigé en faveur des pauvres malades porta monseigneur de Bérythe à exécuter le projet qu’il avait formé d’établir à Siam la congrégation des Amantes de la Croix. Déjà il y avait quelques vierges et quelques veuves chrétiennes qui vivaient ensemble en esprit de communauté. Elles embrassèrent avec joie ce saint institut, commencèrent leur année de no-