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et mis dans les prisons de l’Inquisition ; mais les inquisiteurs, ayant reconnu son innocence, l’avaient traité avec beaucoup de douceur et renvoyé avec éloges. Son élargissement et son retour rendirent encore plus agréable l’arrivée des missionnaires venus de France. Ils étaient partis de La Rochelle dans le mois de mars 1666, sur un vaisseau de la nouvelle Compagnie Française. Leur voyage avait été long et fort périlleux, ayant passé près de trois ans sur mer, ou à Madagascar, ou au Brésil. La longueur du voyage, les tempêtes fréquentes, les chaleurs excessives de la zône torride, les avaient extrêmement fatigués. Quoiqu’on eût des provisions en abondance, et que, par ordre de MM. les directeurs de la Compagnie, on leur fournît tous les rafraîchissements nécessaires pour entretenir la santé, M. Lambert, un des premiers directeurs du séminaire de Paris, et frère de monseigneur de Bérythe, qu’il voulait aller rejoindre, fut attaqué d’une fièvre violente qui l’emporta en peu de jours. Il avait signalé son zèle dans tous les emplois ecclésiastiques, surtout dans les missions de la campagne auxquelles il s’était longtemps occupé, pour se rendre plus propre à celles des Indes. Sa perte sembla être réparée par un autre mission-