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Ces heureuses dispositions de la maison royale favorisaient le progrès de la religion ; mais monseigneur de Bérythe et M. Lanneau étant seuls, se renfermaient principalement dans le soin du nombreux séminaire qu’ils avaient assemblé. L’éducation de tant de sujets, qu’on destinait, la plupart, à être un jour catéchistes, et ensuite élevés au sacerdoce, les occupait sans relâche. On leur montrait à lire et à écrire le latin ; on leur faisait apprendre les vérités de la foi, les prières chrétiennes, les cérémonies, le chant de l’église et les premiers éléments des sciences. Il fallait proportionner leur instruction à leur âge et à leur capacité, ce qui multipliait les leçons auxquelles on ajoutait les exercices de piété qui se pratiquent ordinairement dans tous les séminaires. Tant d’occupations laissaient peu de temps libre pour les fonctions de la mission.

Un mandarin, attaqué d’une maladie qui le tenait au lit depuis plusieurs mois, fit dire, le 30 janvier 1668, à monseigneur de Bérythe, qu’il souhaitait l’entendre parler de notre religion. L’évêque se rendit chez lui, et lui expliqua nos mystères. Pendant que ce mandarin écoutait ces divines vérités, la grâce agit si efficacement sur son