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rent que celle dont Sa Majesté faisait profession n’était ni moins bonne, ni moins estimable. Le roi approuva les éloges que les mandarins donnèrent à la religion chrétienne, et déclara, en diverses rencontres, qu’elle lui plaisait extrêmement. L’estime qu’il en avait conçue le porta à favoriser hautement les missionnaires jusqu’à la fin de sa vie. Le second frère du roi, ayant eu la curiosité de parcourir le recueil d’images qu’on avait présenté au roi, et d’en lire l’explication, obtint de Sa Majesté la permission d’en conférer avec les missionnaires. Il fit appeler M. Lanneau au palais. Dès que ce prince l’aperçut, il lui ordonna de s’approcher, de s’asseoir auprès de lui, et le pria de l’éclaircir sur notre religion, qu’il trouvait belle. M. Lanneau profita de cette heureuse disposition ; il commença à l’entretenir de nos mystères, comme on a coutume d’en entretenir ceux qui n’en ont jamais entendu parler. Ce prince, qui ne manquait ni d’esprit, ni d’éducation, prit tant de goût dans ces entretiens, qu’il pria M. Lanneau de le venir voir de temps en temps, et, après quelques conversations, désabusé du culte des idoles, il confessa qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, auquel seul il rendrait désormais ses adorations.