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que deux chambres pour y garantir leurs ornements d’église, leurs livres et leurs meubles du danger du feu et des eaux du fleuve qui inonde, chaque année, le royaume de Siam, comme le Nil inonde l’Égypte. Ensuite ils entreprirent un corps de logis, le premier étage était bâti de briques et partage en plusieurs cellules, et la chapelle était placée au plus haut étage, pour la mettre à couvert des inondations. À côté du bâtiment, ils firent un cimetière entouré d’une muraille de briques et élevé de six pieds au dessus du terrain, afin de pouvoir y ouvrir la terre malgré les débordements du fleuve. Il y avait alors, autour de la ville de Siam, plusieurs peuplades de différentes nations, dispersées dans des villages que les Portugais appelaient camp. Les missionnaires donnèrent au leur le nom de camp Saint-Joseph, en reconnaissance des grâces qu’ils croyaient avoir obtenues de Dieu, par l’intercession de ce grand saint, et en mémoire du révérend père de Rhodes, qui étant arrivé au Tong-King le jour que l’Église célèbre la fête de saint Joseph, le choisit pour protecteur et pour patron de la Mission.

Ce fut le premier établissement que les missionnaires firent dans les Indes, et il semble qu’il leur