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pendant quelques jours, inquiet et fort rêveur. Il voulut revoir plusieurs fois, en particulier, monseigneur de Bérythe, et lui donna de grands témoignages de l’estime et de la vénération que cet événement, qui lui paraissait miraculeux, lui avait inspirées pour le Christianisme ; mais il ajouta, qu’avant de l’embrasser, il avait de sages précautions à prendre et de grands ménagements à garder. Qu’une démarche si extraordinaire pourrait avoir des suites fâcheuses et exciter des troubles et des révolutions dans l’État.

Monseigneur de Bérythe jugea qu’il devait, pour l’établissement de la mission, profiter des offres que le roi lui avait faites. Il présenta un placet à Sa Majesté, la supplia de lui donner un terrain pour bâtir une maison. Le roi lui accorda plus qu’il n’avait osé demander. Non seulement il lui donna un ample fonds de terre, dans le camp des Cochinchinois, mais encore, par surcroît de bonté, il lui promit de faire fournir les matériaux dont ils avaient besoin pour leur bâtiment, et, en effet, les officiers de Sa Majesté ne tardèrent pas de fournir de la brique et du bois pour commencer à bâtir.

Les missionnaires n’osèrent d’abord construire