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jours et trois nuits la prière fut continuée avec la même ardeur. Le jeûne fut si rigoureux qu’à peine les fidèles se permettaient les uns après les autres d’aller prendre quelque nourriture pour ne pas tomber en défaillance.

Sur la fin de la troisième nuit, des mandarins entrèrent dans la chapelle, et avec un empressement qui marquait la surprise et la joie dont ils étaient pénétrés, ils dirent à monseigneur de Bérythe, de la part du roi, que le princesentait ses bras et ses jambes se ranimer et qu’il les remuait, ce qu’il n’avait pu faire depuis plusieurs années. À cette heureuse nouvelle, l’évéque, les prêtres et le peuple se prosternèrent de nouveau pour remercier Dieu. Un missionnaire renferma le Saint-Sacrement, et monseigneur de Bérythe répondit aux mandarins : Dites au roi qu’à la prière de l’Église, Dieu lui a accordé en partie la grâce qu’il demandait. Je ne doute pas, s’il exécute sa promesse, que Dieu n’accorde au prince une guérison et une santé parfaites ; mais, s’il y manque, qu’il appréhende la justice du Dieu Tout-Puissant qui laissera retomber son frère dans son infirmité.

Les mandarins rapportèrent fidèlement au roi la réponse de l’évêque ; il en fut frappé et parut