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qu’il opéra autrefois à Jérusalem sur un paralytique, et comptant sur la promesse que fait Votre Majesté de se rendre à la vérité, nous allons nous mettre en prières avec tous les chrétiens pour obtenir la guérison qu’elle désire. Le prélat prit congé, fit assembler les fidèles dans sa chapelle, leur déclara la demande et la promesse du roi, et les exhorta à se joindre à lui et aux missionnaires, à veiller, à jeûner, à prier, à demeurer prosternés nuit et jour aux pieds de Jésus-Christ, jusqu’à ce que, par leurs prières et par leurs larmes, ils eussent obtenu une grâce si importante pour le progrès de la foi.

Après cette exhortation courte et pathétique, le Saint-Sacrement fut exposé. Le prélat et les missionnaires se mirent en prières. Les chrétiens, pénétrés jusqu’au fond du cœur de ce qu’ils venaient d’entendre, furent saisis d’une ferveur et d’un zèle si extraordinaires qu’ils ne pouvaient venir que de Dieu. Les uns élevaient les mains vers le ciel, les autres demeuraient prosternés la face contre terre. Ceux-ci frappaient leur poitrine, ceux-là faisaient éclater leurs soupirs et leurs gémissements. Tous formaient des vœux ardents pour la conversion du roi et pour la guérison de son frère. Pendant trois