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richesses et ses armées, sur le caractère de la nation et sur la puissance du-souverain. Faisant ensuite tomber la conversation sur le dessein qui les avait amenés aux Indes ; Pensez-vous, leur dit-il, que la religion que vous venez prêcher soit meilleure que celle dont les Siamois font profession ? Monseigneur de Bérythe prit de là occasion de lui expliquer les principales vérités du christianisme. Il développa les maximes fondamentales de la morale chrétienne, il parla de la vie et de la mort de Jésus-Christ, de ses miracles et du pouvoir qu’il avait donné à ses apôtres et à leurs successeurs.

S’il en est ainsi, reprit le roi, obtenez de votre Dieu, par vos prières, la guérison d’un de mes frères qui, depuis plusieurs années, est entièrement perclus de ses bras et de ses jambes. Si vous me donnez cette preuve sensible de la vérité de votre religion, nous l’embrasserons volontiers. Nous ne sommes pas assez saints, répliqua monseigneur de Bérythe, avec une profonde humilité, pour mériter que Dieu exauce nos prières ; mais, Sire, puisque Votre Majesté promet d’embrasser la religion chrétienne si son frère guérit, j’espère, avec une humble connance, que Jésus-Christ voudra bien renouveler, en sa faveur, le miracle