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encore rebelles à la vérité. Ceux que la persécution avait fait tomber dans la Cochinchine, témoignaient, par leur confusion et par leurs larmes, un sincère repentir de leur chute et le désir qu’ils avaient de faire pénitence et de se relever.

Le départ inopiné de vingt Cochinchinois retarda quelque temps une partie du progrès que faisait cette mission naissante. Ils étaient enrôlés dans les troupes de la marine du roi de Siam, et reçurent ordre de se rendre à leurs galères mais le roi congédia bientôt ses troupes, et ils revinrent à leur camp, plus fervents qu’ils ne l’étaient à leur départ. Le capitaine et plusieurs soldats de l’équipage étaient chrétiens. Pendant la navigation, tous les matins et tous les soirs ils faisaient la prière et récitaient les points fondamentaux de notre foi. Les soldats païens furent édifiés et touchés de ce pieux exercice. Ils se prosternèrent avec les chrétiens, apprirent par cœur ce qu’ils entendaient réciter, et, le jour de leur arrivée à Siam, ayant aperçu un missionnaire, ils coururent à lui, le saluèrent avec des transports de joie en disant : Nous ne voulons plus d’idoles, nous sommes chrétiens, nous savons les principaux mystères de la foi, nous les croyons, nous demandons le baptême.