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gnèrent un ardent désir d’entendre de sa bouche les paroles du salut. Le jour de Noël 1663 il y dit la messe de minuit, et donna commencement à sa mission par un discours en langue portugaise, qui était expliqué par un interprète en cochinchinois, afin que tous pussent l’entendre. Ils furent si charmés de cette première instruction et goûtèrent si avidement la sainte parole, que, dès lors, ils quittaient leur travail ou les affaires de leur commerce pour se rendre chaque jour à la chapelle qu’on avait dressée. Ils écoutaient, avec une attention et une docilité admirables, les vérités de la foi.

À peine eut-on fait trois ou quatre instructions, que plusieurs païens demandèrent le baptême ; d’autres voulurent avoir des conférences particulières avec les missionnaires, pour proposer leurs difficultés. Tous donnèrent de grandes espérances de leur prochaine conversion.

Les chrétiens, touchés des effets que la grâce produisait dans l’âme des païens, firent éclater leur zèle et leur ferveur. Ceux qui savaient la langue portugaise, s’approchaient des sacrements avec de très-vifs sentiments de componction et d’humilité, instruisaient les catéchumènes et n’oubliaient rien pour gagner à Jésus-Christ les païens